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Nous pensons que les jeunes sont presque toujours mieux à même que les adultes d’identifier et de formuler leurs besoins en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (SDSR). À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, Rutgers partage des histoires de jeunes défenseurs dans le monde entier, montrant à quel point ces jeunes sont déterminants pour trouver des solutions qui fonctionnent pour eux et pour leurs communautés. Voici l’histoire de Nicaise Cyrille Tchihou.
Nicaise est un jeune leader béninois de 24 ans qui se consacre à la défense des droits des femmes, et plus particulièrement à l’avortement médicalisé. En tant que trésorier national du conseil d’administration du Mouvement d’action des jeunes (MAJ) au Bénin, Nicaise est fermement engagé dans la lutte pour l’égalité des sexes.
Ayant agrandi au Bénin, Nicaise a été témoin des nombreux défis auxquels les femmes sont confrontées, notamment en ce qui concerne leur autonomie corporelle et leurs droits sexuels. « Je crois que tout le monde mérite les mêmes opportunités, quel que soit son sexe », déclare-t-il. Il a observé que les femmes se voyaient souvent refuser le droit de prendre des décisions concernant leur propre corps et leur sexualité, ce qui les conduisait à faire des choix risqués. « Au Bénin, le nombre de femmes qui meurent à la suite d’avortements pratiqués dans des conditions dangereuses est alarmant. Cette réalité m’inquiète, mais elle me motive aussi à travailler plus dur pour que les femmes aient l’autonomie corporelle qu’elles méritent. »
«Je suis fier de dire que notre mouvement de jeunesse compte aujourd'hui plus de 1 000 volontaires, dont au moins 400 jeunes hommes !»
S'engager en tant qu'homme pour l'égalité des sexes
Les inégalités entre les hommes et les femmes sont profondément ancrées dans la culture béninoise, explique Nicaise. « La défense des droits des femmes se heurte souvent à des résistances ». « Lorsque vous défendez les droits des femmes, les gens à l’église, à l’école ou à l’université peuvent vous accuser de poursuivre un programme occidental », explique-t-il.
« J’ai parfois eu envie d’abandonner et il m’a fallu beaucoup de persévérance pour continuer. J’ai appris à naviguer dans ces environnements hostiles. Je me suis senti soutenu par mes pairs et par des mentors dévoués au sein de l’ABPF. Il est très motivant de constater que, malgré les difficultés, je peux voir des changements positifs autour de moi ; de jeunes hommes qui considèrent désormais l’inégalité entre les sexes comme un problème et qui commencent à s’exprimer eux-mêmes. »
Profiter de la contribution des jeunes
Nicaise estime qu’il est essentiel d’impliquer les jeunes dans les processus de prise de décision. Citant Confucius, il déclare : « Dis-moi et j’oublierai, montre-moi et je me souviendrai, fais-moi participer et je comprendrai ». Il souligne que les jeunes apportent de nouvelles perspectives et une énergie nouvelle. « En investissant dans notre développement et en nous impliquant dans les organes de décision, les organisations peuvent réellement bénéficier de nos contributions. »
Aux jeunes qui souhaitent s’impliquer davantage, Nicaise conseille : « Ayez confiance en vous et en vos idées. Ne sous-estimez jamais votre impact. Soyez proactifs, créatifs et saisissez les opportunités. N’ayez pas peur de prendre des initiatives. La plus grande erreur que vous puissiez commettre est de ne pas essayer. Le monde a besoin de jeunes leaders dynamiques pour conduire le changement. Nous sommes jeunes et le monde a besoin de nous. Alors, impliquez-vous ! »