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Remplaçons les méthodes éducatives dépassées sur la planification familiale par une éducation sexuelle qui invite les jeunes à participer de manière interactive.
Alors que l’Afrique de l’Ouest a un des taux de natalité chez les adolescentes les plus élevés au monde, les connaissances générales en matière de sexualité sont faibles et les jeunes manquent souvent de connaissances sur la manière de se protéger. Les tabous religieux et culturels empêchent de dispenser une éducation sexuelle claire, précise et adaptée à l’âge. Pour tenir compte des sensibilités culturelles, le sujet est devenu un champ de mines diplomatique pour ceux qui l’enseignent.
Or, lorsque les adolescents et les jeunes n’ont pas accès à une éducation sexuelle de qualité, ils ne reçoivent pas les informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et saines concernant leur vie, leurs relations et leurs comportements. Il est donc temps de remplacer les méthodes dépassées d’enseignement de la planification familiale par une éducation sexuelle précise et complète qui invite les jeunes à participer de manière interactive.
Rodrigue, coordinateur des activités pour les jeunes de l’AIBEF en Côte d’Ivoire : « La difficulté dans notre pays est que l’éducation sexuelle n’est souvent pas intégrée dans le programme scolaire national. Et dans les écoles où elle est enseignée, elle n’est certainement pas faite de manière accessible et facile à comprendre pour les élèves. »
Josias, assistant de projet pour ABBEF au Burkina Faso (sur la photo) :
« Au Burkina Faso, le sujet est encore très tabou. Quand on parle d’éducation à la sexualité, il faut utiliser le terme d’éducation à la vie familiale. La façon dont le sujet est enseigné à l’école semble également dépassée. Les enseignants ont tendance à adopter un ton directif et à s’appuyer sur des méthodes dépassées pour partager leurs connaissances, alors que les jeunes bénéficieraient de séances beaucoup plus vivantes et interactives. »
L’éducation sexuelle est un outil puissant qui peut remettre en question les normes, les stéréotypes et les pratiques sexistes néfastes qui font obstacle à l’égalité entre les hommes et les femmes. Simonne Manzan, coordinatrice du projet Ado Avance Ensemble (AAE) pour l’AIBEF en Côte d’Ivoire, le confirme : « En Côte d’Ivoire, nous constatons que de nombreuses filles abandonnent l’école, souvent en raison d’une grossesse non désirée, d’un mariage d’enfants ou d’une mauvaise santé sexuelle et reproductive entraînant des infections par le VIH. Et lorsque ces filles abandonnent l’école, il devient encore plus difficile de leur fournir des informations de qualité sur la sexualité et la santé réproductive. »
Les partenaires de l’AAE mobilisent des pairs éducateurs (les pairs sont des personnes appartenant à la même tranche d’âge et à la même communauté que les personnes ciblées par le programme) pour s’assurer que l’éducation sexuelle n’est pas seulement dispensée en classe, mais aussi lors de séances communautaires destinées aux adolescents, et en particulier aux filles qui ne vont pas à l’école. Awawou Mbohou, Présidente National du Forum des Jeunes de la CAMNAFAW explique qu’il n’est pas toujours facile d’organiser ces sessions. « Nous nous heurtons souvent à la résistance des chefs religieux et des dirigeants communautaires. Nous devons donc obtenir leur accord avant de commencer nos sessions. Nous leur proposons des exemples pratiques et des histoires tirées de leur communauté qui mettent en évidence les effets négatifs du manque d’éducation, ce qui les aide souvent à s’engager », explique Nono Gildas, point focal de communication de CAMNAFAW au Cameroun.
Ado Avance Ensemble a élaboré une feuille de route qui permettra à ses partenaires de renforcer leurs approches en matière d’éducation sexuelle, à l’intérieur et à l’extérieur des salles de classe. Maeva Bonjour, conseillère technique pour Rutgers, explique comment : « Les partenaires de l’AAE vont co-créer un livret de facilitation qui contient des suggestions concrètes sur la manière d’utiliser des approches interactives, centrées sur les jeunes et inclusives dans le cadre de leurs programmes et formations d’éducation sexuelle déjà existants. L’AAE est également en train de créer une réserve régionale de pairs éducateurs capables d’appliquer et d’enseigner les techniques de facilitation susmentionnées à d’autres formateurs dans leur pays. »
Pour créer ce pool régional de formateurs hautement qualifiés, l’AAE a formé 22 participants à Lomé, au Togo, en février 2024. Pour Julienne Wouaga, présidente du Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ) en Côte d’Ivoire, la formation était pertinente : « Je suis enthousiaste à l’idée d’essayer la technique appelée ‘apprendre en faisant’. Cela permettra aux participants de partager leurs propres expériences au cours d’une conversation de groupe, ce qui rendra la session beaucoup plus interactive. »
L’AIBEF en Côte d’Ivoire a pour objectif d’informer et d’éduquer 60 000 adolescents et jeunes sur les droits sexuels et réproductifs, en utilisant les compétences acquises au cours de la formation. Simone Manzan, coordinatrice du projet Ado Avance Ensemble pour l’AIBEF en Côte d’Ivoire (au centre) : « Nous utiliserons cette formation pour réviser notre propre méthodologie en matière d’éducation sexuelle et nous adapterons certaines des techniques de formation que nous avons utilisées, afin de nous assurer que nos éducateurs seront bien équipés pour proposer des méthodes interactives et adaptées aux jeunes, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de classe ! »
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