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Resumé: Avec la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, des millions de femmes et de jeunes filles se réveillent une fois de plus dans un monde où l'accès aux soins d'avortement sécurisés pourrait devenir un défi encore plus grand.
Avec la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, des millions de femmes et de filles se réveillent dans un monde où l’accès aux soins et aux informations sur l’avortement sécurisé pourrait être à nouveau hors de portée en raison de politiques restrictives. Chaque année, environ 25 millions d’avortements non- sécurisés ont lieu, et des dizaines de milliers de femmes meurent simplement parce qu’elles n’ont pas accès aux soins sûrs dont elles ont besoin.
Ces statistiques ne sont pas que des chiffres ; elles représentent des femmes et des jeunes filles qui sont obligées de prendre des décisions dans des circonstances incroyablement difficiles. Dans les pays où l’avortement est sévèrement restreint, les femmes sont souvent contraintes de recourir à des méthodes dangereuses pour mettre fin à une grossesse non désirée. Avec sa réélection, Donald Trump mettra très probablement à nouveau en place des politiques contre l’avortement, telle que la règle du bâillon mondial (Global Gag Rule), qui mettront encore plus en péril la santé des femmes à travers le monde.
Cela s’est déjà produit auparavant. Lorsque Trump a remporté les élections en novembre 2016, il a rétabli la règle du bâillon mondial (Global Gag Rule, officiellement appelée La Politique de Mexico), qui empêchait les organisations non gouvernementales recevant un financement international des États-Unis de fournir des soins d’avortement sécurisé, ou bien de plaider en faveur de, ou même fournir des informations sur l’avortement sécurisé. Le rétablissement de la règle du bâillon mondial en 2017 n’a pas été une surprise, car les présidents républicains l’avaient déjà fait auparavant. Cependant, la version de Trump était la plus restrictive à ce jour, car elle s’appliquait à tout financement américain en matière de santé mondiale. Cela a rendu l’impact de cette politique encore plus néfaste pour les femmes et les filles du monde entier.
«Si rétablie, les effets dévastateurs de la règle du bâillon mondial continueront à maintenir des milliers de femmes et de filles dans un système d'oppression, les privant de leur droit à la santé, à l'autonomie corporelle et à la justice sociale.»
Les recherches de l’Institut Guttmacher montrent que la règle du bâillon mondial sous la précédente administration de Trump a eu un effet fortement négatif sur les femmes et les filles, nuisant gravement à celles qui cherchent à obtenir des soins de santé et ayant un impact sur les prestataires de soins de santé dans le monde entier.
La directrice du Reproductive Health Network Kenya (RHNK), Nelly Munyasia, explique comment les femmes et les filles au Kenya ont été affectées par la règle du bâillon mondial lorsqu’elle a été rétablie sous Trump en 2017 :
« Nous avons vu des jeunes femmes se tourner vers des charlatans qui tentaient d’interrompre leur grossesse non désirée avec des aiguilles, des bâtons de manioc ou des potions détergentes. Cela s’explique par le fait que ces femmes ne reçoivent plus d’informations sur la santé reproductive. Il y a eu également une augmentation des mythes et des idées fausses qui est aussi attribuée aux tabous sociaux autour de l’avortement et de l’éducation sexuelle et à cause de l’augmentation de la violence . »
Au Kenya, les effets de la règle du bâillon mondial sont toujours visibles, même si l’administration Biden l’a abrogée en 2021, ajoute Nelly Munyasia : « Nous avons constaté une augmentation considérable des grossesses précoces, des infections VIH, de la mortalité et de la morbidité maternelle. Cela s’explique par le fait que les organisations qui ne voulaient pas se conformer à la règle du bâillon mondial ne recevaient plus de fonds américains pour la santé. Dans le cas de RHNK, cette indisponibilité de fonds signifie que nous n’avons pas été en mesure de mener des activités de soins intégrées où nous fournissons des services de planning familial, de dépistage VIH, de soins prénataux et d’accouchement sécurisé, y compris des services d’avortement sécurisé ».
Kadidiatou Sow, directrice du Centre ODAS (Organisation pour le Dialogue pour l’Avortement Sécurisé), a également exprimé son inquiétude : « Ce résultat est une page très sombre de l’histoire du mouvement pro-choix et féministe, un tournant important pour les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles en Afrique francophone. Si rétablie, les effets dévastateurs de la règle du bâillon mondial continueront à maintenir des milliers de femmes et de filles dans un système d’oppression, les privant de leur droit à la santé, à l’autonomie corporelle et à la justice sociale.
Cependant, la réélection de Trump nous appelle à faire plus que jamais preuve de solidarité, de synergie, de résilience et d’innovation pour repousser les barrières de l’injustice reproductive. Nous continuerons à élever nos voix pour que les femmes et les filles d’Afrique francophone puissent prétendre à leurs droits fondamentaux. Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps d’avoir un leadership local fort et d’accélérer un mouvement populaire fort et audacieux pour l’avortement sécurisé. Ensemble nous pouvons braver les obstacles. »
Le rétablissement de la règle du bâillon mondial fait partie d’une stratégie plus vaste appelée Projet 2025, élaborée par des ultraconservateurs dans le cadre de leur proposition pour une nouvelle administration républicaine. Si ce Projet 2025 était mis en œuvre, il mettrait encore plus en péril les droits des femmes et des jeunes filles et leur accès à un avortement sécurisé aux États-Unis et dans le monde entier. Le projet 2025 est un document de 920 pages présentant des recommandations politiques spécifiques, visant à remodeler le gouvernement américain en remplaçant les fonctionnaires par des politiciens d’extrême droite, en réduisant les programmes de diversité et en modifiant la politique étrangère des États-Unis. Le projet 2025 prévoit notamment le retrait du système des Nations Unies et de supprimer les financements pour les agences de l’ONU telles que l’OMS et l’UNFPA, de promouvoir des politiques anti-avortement aux niveaux mondial et bilatéral et d’étendre la règle du bâillon mondial à l’ensemble de la coopération internationale des États-Unis, y compris au financement de l’aide humanitaire.
«Rutgers s'engage à défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs pour tous. Avec nos partenaires, nous continuerons à promouvoir les valeurs et les droits qui soutiennent la santé, la sécurité et le bien-être des femmes et des filles.»
« Nous espérons que les États-Unis n’introduiront pas de mesures visant à restreindre d’avantage l’accès des femmes à des soins d’avortement sécurisé dans le monde entier. Il est inacceptable de priver les gens d’un choix sûr, car cela conduit à des situations qui mettent leur vie en danger et à des souffrances inutiles. Nous appelons les pays qui s’engagent à préserver la santé, la sécurité, le bien-être et les droits des femmes à utiliser leur influence au sein des institutions internationales pour faire en sorte que les femmes et les jeunes filles du monde entier continuent d’avoir accès à des soins d’avortement sécurisé », a déclaré Marieke van der Plas, directrice de Rutgers.
« Nous encourageons tout le monde à se joindre à nous pour défendre les droits et l’accès à l’avortement sécurisé dans le monde entier. S’ils sont mis en œuvre, le Projet 2025 et la règle du bâillon mondial ne seront pas seulement des mots sur le papier, mais affecteront la vie de personnes réelles pour les années à venir. Collaborons au sein d’alliances, en mettant en avant les voix et les expériences des communautés et des prestataires de soins de santé, et faisons preuve de solidarité pour créer un monde où chaque personne pourra accéder aux soins et services de santé sexuelle et reproductive dont ils ont besoin, sans crainte, stigmatisation ou criminalisation », ajoute Marieke van der Plas.
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